[FR] Le Numérique Responsable

Occupant une place prépondérante dans notre société, l’informatique et le numérique sont utilisés par la quasi-totalité des secteurs, dont celui de l’intelligence artificielle. Bien que présentant de nombreux atouts, le numérique cause de lourds dégâts : pollution environnementale et problèmes sociaux. Un numérique responsable est-il possible ?

Le numérique évolue sans cesse, jusqu’à en être omniprésent dans notre société, voulant toujours plus de terminaux numériques perfectionnés et toujours plus de fonctionnalités. L’industrie du numérique regroupe essentiellement les terminaux numériques, les data center et les infrastructures réseau. Aujourd’hui, tout change et doit aller vite. Dans cet optique, un seul mot d’ordre : innovation. Néanmoins, cette forte demande d’innovation en numérique n’est pas sans conséquence.

Impact environnemental

La consommation énergétique et les émissions de CO2 explosent : les part des émissions de gaz à effet de serre dans le monde sont de 4% pour le numérique, soit plus que le secteur aérien. Par ailleurs, les stocks de métaux et minerai sont épuisés et des quantités impressionnantes en eau sont utilisées quotidiennement : 1500 L d’eau sont nécessaires pour la conception d’un seul ordinateur. Pourtant, 45% des fonctionnalités demandées sur les terminaux numériques ne sont jamais utilisées et la durée de vie des produits est volontairement réduite, dans le but d’augmenter leur fréquence de remplacement.

Et l’intelligence artificielle dans tout ça ?

Comme on pouvait s’y attendre : utilisation de grands volumes de calculs pour l’apprentissage des algorithmes, utilisation vorace des serveurs, stockage d’un grand nombre de données collectées… L’intelligence artificielle, bien qu’actrice d’évolutions positives notamment dans le domaine médical, contribue également à l’épuisement des ressources environnementales et au développement des gaz à effets de serre.

La pollution numérique, c’est-à-dire la pollution engendrée par les émissions de gaz à effet de serre, les composantes chimiques et les déchets électroniques, s’accroît donc de plus en plus. Il est à noter que des études montrent qu’elle est majoritaire lors de la fabrication d’un appareil.

En plus d’un désastre environnemental certain, ce sont également des drames humains qui sont liés à la fabrication de terminaux : dégagements toxiques, financement illégaux, pollution des sources d’eau potable et des sols impactant les productions alimentaires…

Impact social

De plus en plus, le numérique avec Internet devient indispensable dans notre société : démarches administratives, payements en ligne, informations dématérialisées… Pourtant, l’utilisation des nouvelles technologies dépasse et/ou est inaccessible pour certaines personnes, majoritairement dans les situations suivantes.

  • Situation personnelle (âge, éducation…)
  • Situation financière
  • Situation de handicap, déficiences visuelles…

Être exclu du numérique, c’est s’isoler socialement. Même si ces cas de figures tendent à s’améliorer, ils restent encore trop rencontrés. De toute évidence, il est urgent de mettre en place des solutions adéquates pour réduire l’impact environnemental et social du numérique.

Une solution : le numérique responsable

Mais alors le numérique responsable, qu’est-ce que c’est ?

Le numérique responsable désigne un numérique respectueux de l’environnement et également respectueux de ses utilisateurs. Autrement dit, un numérique sobre, durable, écologique et inclusif de toutes populations tout en leur rendant véritablement service.

Le numérique responsable regroupe d’une part toutes les démarches qui visent à améliorer l’empreinte environnementale et sociale du numérique (Green IT), et d’autre part à améliorer l’empreinte environnementale et sociale grâce au numérique (IT for green).

Le Green IT désigne l’ensemble des technologies et outils qui permettent aux entreprises de diminuer l’impact environnemental de leur industrie numérique.

Le It for Green désigne les démarches mises en place grâce au numérique dans le but de sensibiliser et réduire l’empreinte écologique d’un appareil.

L’intelligence artificielle, en tant que grande consommatrice d’énergie et émettrice de CO2, doit crucialement devenir responsable.

La Green AI c’est possible

La tendance est celle des modèles performants comme le Deep Learning, dont les applications améliorent grandement le quotidien avec notamment la reconnaissance d’images et de voix. Néanmoins, plus les modèles sont élaborés, plus ils nécessitent des données en entrée, de puissance de calcul et d’entrainement. Passer à une intelligence artificielle verte c’est opérer une prise de conscience auprès des différents acteurs de la conception de l’IA, c’est opter pour les meilleures alternatives possibles pour réduire les impacts, environnementaux principalement.

  • Optimisation de la fréquence d’exécution de l’IA
  • Optimisation des tâches d’apprentissage automatique
  • Optimisation du code
  • Choix de Data Center moins énergivore
  • Privilégier le Edge Computing
  • Amélioration de la gestion des données : définir pourquoi on les stock ? pour combien de temps ? Sont-elles vraiment utiles ?

Indéniablement, la Green AI est possible et dans la continuité de la démarche IT for Green, elle peut également contribuer à la réduction des problèmes environnementaux.

L’IA, une solution pour la crise climatique

Par exemple, certaines IA peuvent être entrainées afin de prédire les émissions de CO2 et la consommation d’électricité, permettant de réduire l’empreinte carbone. Dans cette continuité, l’IA peut aussi être utilisée pour mesurer l’élévation du niveau de la mer, détecter la présence de plastique dans les océans et contribuer à la sauvegarde des coraux.

Pour ainsi dire, l’IA possède un large panel d’utilisations possibles dans notre société et cela dans plusieurs secteurs d’activité comme l’agriculture, la santé, la géothermie ou encore l’aviation, les rendant plus responsables, plus verts.